« Les grandes révélations qu’un homme reçoit dans sa vie sont rares, une ou deux le plus souvent. Mais elles transfigurent, comme la chance. A l’être passionné de vivre et de connaître, ce livre offre, je le sais, au tournant de ses pages, une révélation semblable. Il est temps que de nouveaux lecteurs viennent à lui. Je voudrais être encore parmi eux, je voudrais revenir à ce soir où, après avoir ouvert ce petit volume dans la rue, je le refermai aux premières lignes que j’en lus, le serrai contre moi et courus jusqu’à ma chambre pour le dévorer enfin sans témoins. Et j’envie, sans amertume, j’envie, si j’ose dire, avec chaleur, le jeune homme inconnu, qui, aujourd’hui aborde ces Îles pour la première fois… » Albert Camus
Cet essai Les Îles de Jean Grenier qui a tant impressionné Albert Camus et a eu un impact sur sa vocation d’écrivain a eu le même effet sur le peintre Ladislas Kijno. Tous deux élèves en philosophie de Jean Grenier, l’un à Alger, l’autre à Lille, vont être touchés par « ce sentiment pénible d’étrangeté intérieur » que provoque ce vagabondage vers des îles réelles ou imaginaires et en particulier par l’éloge du voyage « non pour se fuir, chose impossible, mais pour se trouver. »
C’est en 1959 que Ladislas Kijno décide d’illustrer le livre de son mentor d’une série inédite de ses fameux papiers froissés tout en reprenant à la main les passages marquant du livre. Il fera don de ce manuscrit à son professeur qui le garda précieusement toute sa vie. Jamais montrée au public cette œuvre émouvante signe à jamais les relations étroites entre Grenier et Kijno et nous plonge « aux assises du monde » de la création de ses deux génies.
Préface d'Albert Camus
208pp
21,60 x 27,20 x 2,50 cm